Combler le fossé numérique entre les hommes et les femmes : Batoul Husseini de SAP s’entretient avec Charbel Trad, Liban

[An English-language transcript of the Arabic portion of this video is available at the bottom of this post]

C’est la journée des filles dans les TIC !
Nous célébrons cette journée en présentant le travail incroyable de jeunes innovateurs qui s’attaquent à la fracture numérique entre les hommes et les femmes dans leurs communautés et leurs pays.
Des jeunes ayant des entreprises sociales axées sur les filles dans les TIC seront interviewés par des influenceurs, des partisans et des défenseurs du secteur privé au sujet de leurs initiatives, de leur impact et de leur inspiration.

Dans cette vidéo, Batoul Husseini, directeur de la responsabilité sociale de l’entreprise chez SAP MENA, s’entretient avec Charbel Trad, un jeune innovateur libanais et directeur de BOT, une plateforme d’approvisionnement social qui fournit des emplois numériques aux jeunes et aux réfugiés.

À propos de Charbel Trad

Charbel est un innovateur social #DOTYouth et cofondateur d’Instaconsult, une plateforme de conseil mobile qui aide les gens à obtenir des informations à la demande auprès des meilleurs spécialistes, consultants, influenceurs, cliniques et entreprises.
Il est titulaire d’une maîtrise en génie logiciel informatique de l’Université Antonine.
En tant que chef de projet pour BOT, une plateforme d’approvisionnement social, il est à l’avant-garde de la création d’une économie du bien social dirigée par les jeunes au Liban.

À propos de Batoul Husseini

Basée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), Mme Batoul est responsable des relations gouvernementales et de la RSE chez SAP, où elle est chargée du développement stratégique des activités de relations gouvernementales de SAP, notamment de l’établissement de relations avec les institutions et entités locales et fédérales.
En plus de mener des initiatives de RSE qui promeuvent l’entreprenariat social et l’autonomisation des jeunes, Batoul a initié Refugee Code Week, une collaboration de responsabilité sociale d’entreprise entre SAP et l’UNHCR qui permet aux jeunes d’acquérir des compétences de codage au sein des communautés de réfugiés à travers la région MENA.

A propos de la journée des filles dans les TIC

La Journée internationale des filles dans les TIC, une initiative menée par l’Union internationale des télécommunications (UIT), vise à créer un environnement mondial qui responsabilise et encourage les filles et les jeunes femmes à envisager des carrières dans le domaine en pleine expansion des TIC, permettant ainsi aux filles et aux entreprises technologiques de récolter les bénéfices d’une plus grande participation des femmes dans le secteur des TIC.
La Journée internationale des filles dans les TIC est célébrée chaque année le quatrième jeudi du mois d’avril.

Transcription en langue anglaise :

Batoul: Merci Sharon, bonjour Charbel.
Je vais maintenant parler en arabe.
J’aimerais que vous me parliez du travail que vous faites aujourd’hui dans votre entreprise sociale.
Comment avez-vous commencé et quels sont les efforts que vous déployez pour éliminer le fossé numérique entre les deux sexes, en particulier lorsqu’il s’agit des filles ?

Charbel: Bonjour Batoul !
Tout d’abord, je vous remercie pour le temps que vous m’avez accordé aujourd’hui.
Cette journée est très importante pour nous, en tant qu’entreprise sociale, afin de sensibiliser les garçons et les filles, car ils ont de grandes possibilités de s’impliquer dans l’économie numérique.

Nous avons commencé par identifier les problèmes auxquels les jeunes sont confrontés sur le marché aujourd’hui.
Nous avons constaté que le chômage était le principal problème dont tout le monde parlait et qu’il était nécessaire de créer des opportunités d’emploi.
Nous avons également constaté que la plupart des entreprises publiques et privées ont besoin de personnel dans leur domaine, mais qu’il n’y a pas assez de personnes possédant les compétences qu’elles recherchent.

DOT Lebanon et DOT global forment les jeunes aux compétences numériques essentielles et à celles du^21e siècle, mais il reste encore beaucoup à faire, car ces compétences ne suffisent pas à elles seules pour accéder à un domaine d’activité.
Nous nous sommes demandé comment créer un lien entre les jeunes qui possèdent ces compétences et les entreprises qui en ont besoin.

Pour résoudre ce problème, nous avons créé une entreprise sociale appelée BOT, un modèle qui peut introduire les jeunes sur le marché en tant que travailleurs indépendants qualifiés.

Nous contactons les entreprises pour les mettre en relation avec les talents qualifiés dont elles ont besoin, et nous mettons les jeunes au travail en leur confiant des tâches qu’ils peuvent résoudre au sein des entreprises.
De cette manière, nous leur permettons de faire un premier pas sur le marché tout en continuant à les former à de nouvelles compétences liées aux besoins du marché, afin qu’ils puissent fournir des services aux entreprises à plus grande échelle et, à terme, devenir des indépendants et créer leur propre emploi.

Batoul: Incroyable.
Charbel, permettez-moi de vous poser une question : Qu’est-ce qui vous a poussé à créer cette entreprise sociale ?
Qu’est-ce qui vous motive à continuer et à exceller dans le travail que vous faites ?

Charbel: Ce qui nous a poussés à continuer, à travailler davantage et à nous développer, c’est la volonté des jeunes de travailler.
Ils sont très méticuleux et font du bon travail, et en même temps, nous remarquons une demande croissante de la part des jeunes pour ce service.

Parce que nous formons 70 % de femmes et que nous travaillons avec celles qui vivent dans des zones rurales, nous sommes en mesure de remédier au manque d’opportunités qu’elles rencontrent souvent sur le marché du travail.

Batoul: Pourriez-vous me donner un exemple de l’impact du travail de votre entreprise sociale sur la communauté ?
Si vous le pouvez, donnez-moi un exemple de ce que vous avez pu faire.

Charbel: Par exemple, nous travaillons dans une région très éloignée de Beyrouth – je parle de trois heures de route depuis la capitale – avec une entreprise où nous avons placé six jeunes femmes.
Nous devions les doter de diverses compétences supplémentaires pour qu’elles puissent répondre aux besoins de l’entreprise, comme l’anglais, la saisie de données et la communication.
Nous leur avons fourni une formation complémentaire dans ces domaines, et chacune des jeunes femmes a pu gagner 2 000 dollars en six semaines, ce qui n’est pas rien pour elles.
Cela crée des opportunités pour des personnes qui n’en avaient pas auparavant.

Batoul: Wow.

Charbel: Cela a eu un grand impact sur nous, cela nous a beaucoup motivés à poursuivre l’entreprise sociale.

Batoul: Bien sûr, l’impact est clair, positif et démontré.
Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale des filles dans les TIC, quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes qui souhaitent éliminer le fossé numérique entre les sexes, et en particulier aux jeunes femmes qui veulent travailler dans le domaine de la technologie ?

Charbel: Nous savons à quel point les opportunités sont nombreuses dans le domaine de la technologie.
Lorsque j’étais à l’université, en tant qu’ingénieur logiciel, j’ai constaté qu’il était rare que les femmes entrent dans le domaine des TIC parce qu’elles pouvaient penser que c’était trop difficile.
Les hommes du programme, cependant, ont pu constater que les femmes sont plus performantes parce qu’elles ont le souci du détail, qu’elles sont concentrées et qu’elles sont très performantes.
Je pense qu’il faut donner confiance aux jeunes femmes pour qu’elles sentent que ce n’est pas impossible.
C’est ce que nous faisons avec notre entreprise sociale, nous les aidons à voir qu’elles ont les compétences et que ce n’est pas impossible.
Elles ont juste besoin de motivation, d’enthousiasme et d’initiative pour faire le premier pas.
Commencez par l’alphabétisation numérique et l’apprentissage des bases, et vous vous retrouverez rapidement sur le marché du travail.
La plupart des emplois disponibles sur le marché aujourd’hui sont numériques, et si les jeunes nous contactent, nous essaierons de leur trouver un emploi.

Batoul: Merci beaucoup, Charbel.

Charbel: Merci beaucoup pour votre temps.